Terres Communes

Dimanche 07 mai

VOIX D'EAUX

Conférence à la cascade de la Cité des Arts de la Rue. La rivière et le Bulldozer, par Matthieu Duperrex.

Coordination : Alexandre Field / Sophia Djitli

Une conférence organisée dans le cadre des Dimanches aux Aygalades.

Conférence de Matthieu Duperrex. Organisée dans le cadre des Dimanches aux Aygalades.

Focalisée sur nos relations au « vivant », la réflexion écologique contemporaine accorde assez peu d’attention aux sédiments. Or, des modifications des sols et lits de rivières durant le Paléolithique supérieur jusqu’aux pratiques extractivistes actuelles, l’être humain n’a cessé d’affirmer sa condition géologique. Loin d’être privés de signification, les sédiments portent en eux les spectres du passé.
À travers cette conférence sauvage, Matthieu Duperrex nous embarque dans une odyssée géologique et nous invite à porter attention au minéral pour retracer les histoires matérielles du ruisseau. 

Les intervenants

Matthieu Duperrex, artiste et philosophe, enseigne à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. Ses travaux procèdent d’enquêtes de terrain sur des milieux anthropisés – notamment les deltas soumis à l’artificialisation – et croisent littérature, sciences humaines et arts visuels. Son approche des humanités environnementales repose sur l’anthropologie des techniques. Cofondateur du collectif Urbain, trop urbain, il est notamment l’auteur de Voyages en sol incertain (Wildproject, 2019) et La Rivière et le bulldozer (Premier Parallèle, 2022).

Philosophe de formation, est professeur HDR en histoire et culture architecturale à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est, dont il est l’un des membres fondateurs. Il est aussi professeur invité à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, où il enseigne l’histoire de l’environnement. Délégué général de la Société française des architectes de 1986 à 2002, il est notamment l’auteur de L’Art de la mémoire, le territoire et l’architecture (Éditions de La Villette, 2010). Sébastien Marot est le commissaire de l’exposition itinérante « Taking the Country’s Side », produite dans le cadre de la Triennale d’architecture de Lisbonne en 2019, et présentée actuellement à la Friche la Belle de Mai, jusqu’au 21 mai 2023.
J. Olu Baiyewu est chargé de l’agriculture urbaine pour la Ville d’Atlanta (États-Unis). Après des études au Morehouse College, il a commencé sa carrière d’entrepreneur avec ThePopShop, une entreprise de boissons glacées produites à partir d’ingrédients d’origine locale. Ses entreprises suivantes se sont également concentrées sur l’amélioration de l’accès à une alimentation saine et de qualité. J. Olu Baiyewu est invité par la Friche la Belle de Mai dans le cadre du programme de coopération CITY CITÉ, en partenariat avec la Villa Albertine.
Emmanuel Perrodin, historien de formation, s’est lancé dans la cuisine à l’âge de 30 ans. D’abord au Péron, institution de la bouillabaisse à Marseille, puis en tant que chef du Relais 50 sur le Vieux-Port de la cité phocéenne. En 2015, il décide de troquer les fourneaux pour aller explorer, lors de performances confidentielles ou d’agapes populaires, les liens qui se tissent entre la cuisine, les arts, les paysages et l’esprit des territoires. Cofondateur d’Œuvres culinaires originales, ancien président du Conservatoire international des cuisines méditerranéennes et membre de Gourméditerranée, il travaille aujourd’hui en itinérance.
Pierre Psaltis est journaliste depuis 1993, spécialisé en restauration et hôtellerie. Critique culinaire pour plusieurs grands titres de la presse écrite (La Provence, Midi libre, Le Courrier de l’Ouest), il fut aussi correspondant à Marseille pour le Guide Lebey. Il a fondé en 2014 le blog Le Grand Pastis, sillonnant la Provence gourmande à la recherche des meilleurs tables, produits artisanaux, recettes et vins. Également consultant, il accompagne les investisseurs et les entrepreneurs du secteur de la restauration.
Aïcha Sif est adjointe au maire de Marseille, chargée de l’agriculture urbaine, de l’alimentation durable et de la préservation des terres agricoles. Sociologue indépendante, elle a travaillé pendant 25 ans dans le secteur socio-culturel, au sein de quartiers populaires de Paris, Strasbourg et Marseille.

 
Est une architecte, professeure, conférencière et autrice britannique. En 1998, elle est devenue la première studio director du Cities Programme de la London School of Economics. Depuis les années 2000, elle est reconnue comme une penseuse de premier plan sur la relation entre alimentation et villes, donnant de nombreuses conférences dans le monde entier, notamment à l’Université des sciences gastronomiques de Pollenzo (Italie) et à la Harvard Graduate School of Architecture. De 2010 à 2013, Carolyn Steel a été maîtresse de conférences et chercheuse invitée au département de sociologie rurale de l’université de Wageningen (Pays-Bas). Elle est notamment l’autrice de Sitopia : comment la nourriture sauvera le monde et de Le Ventre des villes : comment l’alimentation façonne nos vies (Rue de l’échiquier, 2021).

https://www.carolynsteel.com

Il est le cofondateur de la première AMAP (2001), d’Alliance Provence (2001) et du Miramap (2010). Il est, depuis 2019, co-responsable du pôle « Agriculture et alimentation durables » du Labo de l’ESS, une association d’intérêt général qui s’appuie sur une grande diversité d’acteurs et d’actrices pour produire et diffuser des travaux innovants sur l’économie sociale et solidaire. Il a participé à la création du supermarché coopératif et participatif Super Cafoutch à Marseille, et est l’auteur de « Des AMAP aux supermarchés coopératifs » dans l’ouvrage collectif L’Économie solidaire en mouvement (Érès, 2022).

Est chargée de recherche au CNRS en sociologie de l’environnement et membre du Centre d’étude des mouvements sociaux (CEMS) de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris). Ses thèmes de recherche comprennent la sociologie et l’histoire des mouvements environnementaux en Italie, les mouvements agroécologiques et la transition écologique de l’agriculture, la sociologie des dispositifs de réparation et de préparation aux désastres environnementaux. Elle est notamment l’autrice de La Permaculture ou l’art de réhabiter (Quae, 2019) et a codirigé, avec Xavier Daumalin, l’ouvrage Pollutions industrielles et espaces méditerranéens : XVIII-XXI siècle (Karthala, 2015).

Est docteur en géographie et en aménagement du territoire depuis 2004. Il est l’auteur d’une thèse intitulée « Les jardins familiaux à Marseille, Gênes et Barcelone : laboratoires territoriaux de l’agriculture urbaine dans l’Arc méditerranéen ». Depuis 2005, il est maître de conférences à Aix-Marseille Université (UMR TELEMMe). Ses travaux de recherches portent sur les relations ville/nature et sur la mobilisation de la nature dans les projets d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de paysage, à différentes échelles territoriales. Ils se fondent sur quatre champs : les sciences du paysage, la planification et l’urbanisme paysagers, l’agriculture urbaine et le jardinisme. Il a participé à de nombreux programmes de recherche sur la nature en ville (trame verte et bleue, agriculture urbaine, sols urbains) et co-dirige le parcours de master « Projet de paysage, aménagement et urbanisme » de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional (AMU).

est journaliste société. Elle écrit pour Libération et anime le podcast Bouffons (produit par Nouvelles Écoutes), qui décortique nos manières de vivre au prisme de l’alimentation. Récemment, elle a sorti son premier livre, le Petit Traité de la bouffe (Marabout, 2022), pensé comme une introduction aux food studies.

 
J.Olu Baiyewu est Directeur des programmes d’agriculture urbaine pour la Ville d’Atlanta. Il fait également partie de la direction d’AgLanta, une plateforme numérique de l’Office of Sustainability and Resilience et du Département d’Urbanisme de la Ville d’Atlanta, qui promeut l’agriculture urbaine. AgLanta gère plusieurs fermes urbaines, des jardins et des forêts alimentaires et cherche à améliorer l’accès de nombreuses communautés à des aliments frais en soutenant un système alimentaire plus résilient, équitable, inclusif, juste et accessible pour les habitants d’Atlanta. Avant de travailler pour la Ville d’Atlanta, M. Baiyewu était Directeur des programmes et de la communication pour la Food Well Alliance.
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J.Olu Baiyewu est invité dans le cadre du programme de coopération City-Cité | Atlanta – Marseille, coordonné pala Villa Albertine en partenariat avec la Friche la Belle de Mai.

 

« Nous avons la responsabilité de subvenir à nos besoins, la charge de subvenir à ceux de nos familles et la possibilité d’être des agents du changement qui œuvrent à faire naître et croître des communautés véritablement équitables, justes, fraternelles et prospères. Un mouvement collectif qui reconnaît les préjudices passés et actuels et en tire les leçons, qui met en valeur les talents et les voix des laissés-pour-compte, qui célèbre les victoires durables, qui honore la sagesse et les pratiques ancestrales multiculturelles et qui crée des modes d’alimentation visionnaires ancrés dans la communauté, améliorera nos réussites et nos capacités à savourer, digérer, absorber, voir, sentir, toucher et entendre la bonté nécessaire à une vie pleine et entière.”


Ecouter l’intervention de j. olu baiyewy, « you are what you eat… the system is broken? and other things to chew on.. »  lors de la Nuit des idées au National Center for Civil and Human Rights, Atlanta, 4 mars 2023: j. olu.mp4