Lundi 24 Avril

NOURRIR LA VILLE

à la Friche la Belle de Mai

Coordination : Alexandre Field / Sophia Djitli

« Sachant que les villes consomment déjà 75% des ressources alimentaires et énergétiques de la planète, nul besoin d’être un génie en mathématiques pour comprendre que incessamment sous peu, le compte n’y sera plus. »
Carolyn Steel, Le ventre des villes, 2008

Un éclairage sur les questions de subsistance, de souveraineté alimentaire et de ravitaillement des villes.

avec Carolyn Steel et Sébastien Marot.
inscriptions

Une conversation entre Sébastien Marot et Carolyn Steel.
inscriptions

Les bouleversements écologiques actuels exigent de repenser la ville moderne et ses relations avec les campagnes. Nés conjointement durant la révolution néolithique mais aujourd’hui profondément déconnectés, urbanisme et agriculture peuvent-ils à nouveau s’allier ?
Beaucoup misent de nos jours sur une métropolisation vertueuse, qui épargnerait les campagnes grâce à la concentration de la population et aux innovations technologiques. D’autres soutiennent des modèles métropolitains hybrides qui intégreraient l’agriculture dans les projets urbains. D’autres encore valorisent les tissus urbains existants comme des territoires vivants au sein desquels friches, talus, toits et sous-sols n’attendent que d’être cultivés. Certain·es, enfin, soulèvent une question : et si l’horizon le plus viable face aux villes était de faire sécession ?
Entre écomodernisme, urbanisme agricole, agriculture urbaine et rupture d’avec le modèle métropolitain, comment s’orienter ? Villes et campagnes peuvent-elles durablement coexister, voire s’hybrider, ou nous faut-il faire un choix, et lequel ?

Proposé par les Grandes Tables

Reprise de la discussion avec les invité·s de la journée, avec les éclairages de Marc Alphandéry, Laura Centemeri et Jean-Noël Consalès
Modération : Émilie Laystary
(inscriptions)

Dans les années 1950, Marseille était encore autosuffisante en fruits et légumes. Aujourd’hui, l’autonomie alimentaire de la ville ne serait plus que de deux jours, alors que la métropole Aix-Marseille exporte 90 % de ce que qu’elle produit et importe 90 % de ce qu’elle consomme.
Des hauteurs des Aygalades au Roy d’Espagne, habitant·es, associations et professionnel·les s’activent depuis plusieurs années pour ensemencer friches et talus, multiplier les jardins partagés et faire éclore des fermes, afin de regagner en autonomie. Un an après le lancement, par le Département et la Métropole, d’un plan d’action en faveur de la souveraineté alimentaire, où en est-on ? Comment se défend le foncier agricole face à la spéculation immobilière ? Quid de la qualité des sols ? Et quelle résilience alimentaire dans la perspective des crises à venir ? État des lieux de la recomposition agricole du territoire phocéen.

 

Organisé par les Grandes Tables avec la Cité de l’agriculture.

Une conversation avec l’assemblée de productrices et producteurs locaux et de représentant·es du réseau de l’agriculture urbaine réunie à l’occasion du grand marché.
Un plateau radio proposé par Radio Grenouille et les Grandes Tables.
Modération : Cité de l’agriculture

Halles, marchés, épiceries paysannes, AMAP, paniers solidaires, vente à la ferme… : face à la grande distribution, producteur·ices, associations et commerçant·es continuent de s’organiser pour développer et pérenniser la vente directe et les circuits courts, après leur succès durant la crise du Covid. Dans une des villes les plus inégalitaires de l’Hexagone, l’enjeu est surtout d’assurer à toutes et tous l’accès à une alimentation de qualité.
Comment se fédèrent aujourd’hui ces différents acteurs et actrices du territoire marseillais pour renforcer le réseau local d’approvisionnement ? Quelles solutions pour garantir à la fois une juste rémunération des producteur·ices et l’accessibilité des produits au plus grand nombre ?

Retours sur les échanges de la journée, avec la participation de : Sébastien Marot, Carolyn Steel, J. Olu Baiyewu, Emmanuel Perrodin, Laure Gaillard et leurs invité·es… Un plateau radio proposé par Radio Grenouille et les Grandes Tables.
Modération : Pierre Psaltis

La population urbaine mondiale devrait augmenter de quelque 2,2 milliards de personnes d’ici 2050, selon les Nations unies. Dans un contexte croissant de bouleversement climatique, de volatilité des prix et d’accès inégal à l’alimentation, nourrir sainement et durablement les villes de demain apparaît comme un véritable défi.
À l’heure où les haricots verts du Kenya concurrencent ceux de Bretagne sur les étals de nos marchés et supermarchés, le ventre des villes peut-il encore renouer avec l’agriculture périurbaine, sans exercer une pression destructrice sur les campagnes pourvoyeuses ? Et que peut l’agriculture urbaine pour l’autonomie alimentaire des citadins et citadines ?
Dans la plupart des métropoles, des réseaux de partenaires, dont les élu·es, se mobilisent pour recomposer le rapport villes/campagnes, en conciliant sécurité alimentaire et enjeux écologiques. Entre spécificités locales et enseignements à l’échelle mondiale, quel avenir se dessine pour l’alimentation urbaine ?

Retours sur les échanges de la journée, avec la participation de (et sous réserve) : Sébastien Marot, Carolyn Steel, J. Olu Baiyewu, Emmanuel Perrodin, Aïcha Sif (Ville de Marseille) et leurs invité·es… Un plateau radio proposé par Radio Grenouille et les Grandes Tables.
Modération : Pierre Psaltis

La population urbaine mondiale devrait augmenter de quelque 2,2 milliards de personnes d’ici 2050, selon les Nations unies. Dans un contexte croissant de bouleversement climatique, de volatilité des prix et d’accès inégal à l’alimentation, nourrir sainement et durablement les villes de demain apparaît comme un véritable défi.
À l’heure où les haricots verts du Kenya concurrencent ceux de Bretagne sur les étals de nos marchés et supermarchés, le ventre des villes peut-il encore renouer avec l’agriculture périurbaine, sans exercer une pression destructrice sur les campagnes pourvoyeuses ? Et que peut l’agriculture urbaine pour l’autonomie alimentaire des citadins et citadines ?
Dans la plupart des métropoles, des réseaux de partenaires, dont les élu·es, se mobilisent pour recomposer le rapport villes/campagnes, en conciliant sécurité alimentaire et enjeux écologiques. Entre spécificités locales et enseignements à l’échelle mondiale, quel avenir se dessine pour l’alimentation urbaine ?

Les intervenants

Philosophe de formation, est professeur HDR en histoire et culture architecturale à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est, dont il est l’un des membres fondateurs. Il est aussi professeur invité à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, où il enseigne l’histoire de l’environnement. Délégué général de la Société française des architectes de 1986 à 2002, il est notamment l’auteur de L’Art de la mémoire, le territoire et l’architecture (Éditions de La Villette, 2010). Sébastien Marot est le commissaire de l’exposition itinérante « Taking the Country’s Side », produite dans le cadre de la Triennale d’architecture de Lisbonne en 2019, et présentée actuellement à la Friche la Belle de Mai, jusqu’au 21 mai 2023.
J. Olu Baiyewu est chargé de l’agriculture urbaine pour la Ville d’Atlanta (États-Unis). Après des études au Morehouse College, il a commencé sa carrière d’entrepreneur avec ThePopShop, une entreprise de boissons glacées produites à partir d’ingrédients d’origine locale. Ses entreprises suivantes se sont également concentrées sur l’amélioration de l’accès à une alimentation saine et de qualité. J. Olu Baiyewu est invité par la Friche la Belle de Mai dans le cadre du programme de coopération CITY CITÉ, en partenariat avec la Villa Albertine.
Emmanuel Perrodin, historien de formation, s’est lancé dans la cuisine à l’âge de 30 ans. D’abord au Péron, institution de la bouillabaisse à Marseille, puis en tant que chef du Relais 50 sur le Vieux-Port de la cité phocéenne. En 2015, il décide de troquer les fourneaux pour aller explorer, lors de performances confidentielles ou d’agapes populaires, les liens qui se tissent entre la cuisine, les arts, les paysages et l’esprit des territoires. Cofondateur d’Œuvres culinaires originales, ancien président du Conservatoire international des cuisines méditerranéennes et membre de Gourméditerranée, il travaille aujourd’hui en itinérance.
Pierre Psaltis est journaliste depuis 1993, spécialisé en restauration et hôtellerie. Critique culinaire pour plusieurs grands titres de la presse écrite (La Provence, Midi libre, Le Courrier de l’Ouest), il fut aussi correspondant à Marseille pour le Guide Lebey. Il a fondé en 2014 le blog Le Grand Pastis, sillonnant la Provence gourmande à la recherche des meilleurs tables, produits artisanaux, recettes et vins. Également consultant, il accompagne les investisseurs et les entrepreneurs du secteur de la restauration.
Aïcha Sif est adjointe au maire de Marseille, chargée de l’agriculture urbaine, de l’alimentation durable et de la préservation des terres agricoles. Sociologue indépendante, elle a travaillé pendant 25 ans dans le secteur socio-culturel, au sein de quartiers populaires de Paris, Strasbourg et Marseille.

 
Est une architecte, professeure, conférencière et autrice britannique. En 1998, elle est devenue la première studio director du Cities Programme de la London School of Economics. Depuis les années 2000, elle est reconnue comme une penseuse de premier plan sur la relation entre alimentation et villes, donnant de nombreuses conférences dans le monde entier, notamment à l’Université des sciences gastronomiques de Pollenzo (Italie) et à la Harvard Graduate School of Architecture. De 2010 à 2013, Carolyn Steel a été maîtresse de conférences et chercheuse invitée au département de sociologie rurale de l’université de Wageningen (Pays-Bas). Elle est notamment l’autrice de Sitopia : comment la nourriture sauvera le monde et de Le Ventre des villes : comment l’alimentation façonne nos vies (Rue de l’échiquier, 2021).

https://www.carolynsteel.com

Il est le cofondateur de la première AMAP (2001), d’Alliance Provence (2001) et du Miramap (2010). Il est, depuis 2019, co-responsable du pôle « Agriculture et alimentation durables » du Labo de l’ESS, une association d’intérêt général qui s’appuie sur une grande diversité d’acteurs et d’actrices pour produire et diffuser des travaux innovants sur l’économie sociale et solidaire. Il a participé à la création du supermarché coopératif et participatif Super Cafoutch à Marseille, et est l’auteur de « Des AMAP aux supermarchés coopératifs » dans l’ouvrage collectif L’Économie solidaire en mouvement (Érès, 2022).

Est chargée de recherche au CNRS en sociologie de l’environnement et membre du Centre d’étude des mouvements sociaux (CEMS) de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris). Ses thèmes de recherche comprennent la sociologie et l’histoire des mouvements environnementaux en Italie, les mouvements agroécologiques et la transition écologique de l’agriculture, la sociologie des dispositifs de réparation et de préparation aux désastres environnementaux. Elle est notamment l’autrice de La Permaculture ou l’art de réhabiter (Quae, 2019) et a codirigé, avec Xavier Daumalin, l’ouvrage Pollutions industrielles et espaces méditerranéens : XVIII-XXI siècle (Karthala, 2015).

Est docteur en géographie et en aménagement du territoire depuis 2004. Il est l’auteur d’une thèse intitulée « Les jardins familiaux à Marseille, Gênes et Barcelone : laboratoires territoriaux de l’agriculture urbaine dans l’Arc méditerranéen ». Depuis 2005, il est maître de conférences à Aix-Marseille Université (UMR TELEMMe). Ses travaux de recherches portent sur les relations ville/nature et sur la mobilisation de la nature dans les projets d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de paysage, à différentes échelles territoriales. Ils se fondent sur quatre champs : les sciences du paysage, la planification et l’urbanisme paysagers, l’agriculture urbaine et le jardinisme. Il a participé à de nombreux programmes de recherche sur la nature en ville (trame verte et bleue, agriculture urbaine, sols urbains) et co-dirige le parcours de master « Projet de paysage, aménagement et urbanisme » de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional (AMU).

Laure Gaillard est cheffe du service Alimentation durable, économie agricole et innovation à la Métropole Aix-Marseille-Provence. Elle a notamment participé à l’élaboration et la mise en œuvre opérationnelle du Projet alimentaire territorial à l’échelle des Bouches-du-Rhône, dont l’objectif est de construire une gouvernance alimentaire permettant de rapprocher la production et la consommation locales sur les plans économique, environnemental et social.

est journaliste société. Elle écrit pour Libération et anime le podcast Bouffons (produit par Nouvelles Écoutes), qui décortique nos manières de vivre au prisme de l’alimentation. Récemment, elle a sorti son premier livre, le Petit Traité de la bouffe (Marabout, 2022), pensé comme une introduction aux food studies.

 
J.Olu Baiyewu est Directeur des programmes d’agriculture urbaine pour la Ville d’Atlanta. Il fait également partie de la direction d’AgLanta, une plateforme numérique de l’Office of Sustainability and Resilience et du Département d’Urbanisme de la Ville d’Atlanta, qui promeut l’agriculture urbaine. AgLanta gère plusieurs fermes urbaines, des jardins et des forêts alimentaires et cherche à améliorer l’accès de nombreuses communautés à des aliments frais en soutenant un système alimentaire plus résilient, équitable, inclusif, juste et accessible pour les habitants d’Atlanta. Avant de travailler pour la Ville d’Atlanta, M. Baiyewu était Directeur des programmes et de la communication pour la Food Well Alliance.
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J.Olu Baiyewu est invité dans le cadre du programme de coopération City-Cité | Atlanta – Marseille, coordonné pala Villa Albertine en partenariat avec la Friche la Belle de Mai.

 

« Nous avons la responsabilité de subvenir à nos besoins, la charge de subvenir à ceux de nos familles et la possibilité d’être des agents du changement qui œuvrent à faire naître et croître des communautés véritablement équitables, justes, fraternelles et prospères. Un mouvement collectif qui reconnaît les préjudices passés et actuels et en tire les leçons, qui met en valeur les talents et les voix des laissés-pour-compte, qui célèbre les victoires durables, qui honore la sagesse et les pratiques ancestrales multiculturelles et qui crée des modes d’alimentation visionnaires ancrés dans la communauté, améliorera nos réussites et nos capacités à savourer, digérer, absorber, voir, sentir, toucher et entendre la bonté nécessaire à une vie pleine et entière.”


Ecouter l’intervention de j. olu baiyewy, « you are what you eat… the system is broken? and other things to chew on.. »  lors de la Nuit des idées au National Center for Civil and Human Rights, Atlanta, 4 mars 2023: j. olu.mp4