« Plus une société est urbaine et plus elle est nécessairement agricole. Il est ainsi évident que la ville est, qu’elle le veuille ou non, un projet agricole »
Rémi Janin, « Agriculture, la révolution urbaine », 2014
avec Pierre Janin et Sébastien Marot.
inscriptions
Une conversation entre Sébastien Marot et Pierre Janin.
inscriptions
La crise écologique et sociale que nous traversons appelle une recomposition de nos façons de faire monde. Extension urbaine illimitée, marginalisation des espaces agricoles et industrialisation continuent de détruire les milieux de vie et le tissu social. Au cœur des problématiques contemporaines se trouve donc le lien entre espaces productifs et lieux de vie et de consommation.
Paysages d’une économie mondialisée, la plupart des espaces agricoles ne sont plus aucunement vecteurs d’une manière soutenable d’habiter la Terre. Comment se réapproprier alors le projet agricole pour construire, y compris en milieu urbain, des territoires plus autonomes, plus hospitaliers, plus vivants et donc plus habitables ? En quoi l’agriculture peut-elle amorcer, entretenir et réparer des paysages nourriciers qui soient aussi des cadres de vie collective conviviaux, justes et résilients ?
À partir des propositions du ruralisme et de l’urbanisme agricole seront explorées différentes pistes qui engagent une transformation des systèmes agricoles tout en dessinant une autre fabrique des territoires et de nouveaux projets de société.
Proposé par les Grandes Tables
Dialogues animés par Sandra Fiori (ENSA Lyon) et Frédérique Mocquet (ENSA Paris-Est), réseau ERPS.
Dialogue entre Frédéric Bonnet, Anatomies d’Architecture, Les Marneurs, Amélie Cénet et l’Atelier de l’Ours (sous réserve).
Une révolution théorique et pratique est nécessaire et urgente au sein des professions de l’aménagement. Peut-on supposer que c’est depuis les écoles d’architecture, d’urbanisme et de paysage que cette révolution advient aujourd’hui ?
La thématique de l’agriculture est de plus en plus présente dans les espaces d’apprentissage du projet, à l’initiative souvent des étudiant·es eux-mêmes. Ce souci agricole traduit plus largement les préoccupations et les engagements écologiques et sociaux. Comment ce dernier déplace-t-il les pratiques du projet et de sa pédagogie ? Comment les territoires et les pratiques culturales font-ils incursion dans les écoles, font-ils école ?
En portant un regard critique sur les cadres de pensée dominants qui persistent à régir l’élaboration du projet spatial et son apprentissage, des enseignant·es partagent leurs explorations pédagogiques et discutent des nouveaux sillons à creuser.
Dialogue entre Eugénie Denarnaud, Laurent Hodebert, Florence Sarano et Olivier Gaudin.
inscriptions
Descente énergétique, relocalisation, urbanisme transitoire et participatif… : la révolution théorique et pratique à l’œuvre au sein des professions de l’aménagement commence à gagner les écoles. Quelles voies s’ouvrent alors pour une refondation pédagogique à la mesure des enjeux contemporains ? Comment intégrer aux enseignements la diversité des problématiques agroécologiques, énergétiques, sociales et économiques et préparer les étudiant·es aux paysages de l’après-pétrole ?
Si l’interdisciplinarité est de mieux en mieux mobilisée pour éclairer la complexité des défis actuels et futurs au croisement du rural et de l’urbain, plusieurs autres pistes et outils font aujourd’hui leurs preuves auprès des apprenant·es.
En portant un regard critique sur les cadres de pensée dominants qui persistent à régir l’élaboration du projet spatial et son apprentissage, des enseignant·es font le point sur l’évolution des méthodes pédagogiques et discutent des expérimentations déjà mises en place.
Rencontre avec Baptiste Lanaspeze et Marin Schaffner (éditeurs et auteurs), à l’occasion du 15e anniversaire des éditions Wildproject. En partenariat avec la librairie La Salle des machines.
Nous vivons dans une « société industrielle » mondialisée – c’est-à-dire une société mobilisée, dans sa culture et son organisation technique, par le projet de la domination et de la « guerre contre la nature ». Pour enrayer l’extinction de la vie sur Terre, nous devons mettre en œuvre des « sociétés écologiques » : des sociétés organisées, culturellement et techniquement, de telle sorte qu’elles s’insèrent parmi les autres sociétés terrestres – en reconnaissant leur existence et en favorisant leur épanouissement.
La sortie de la société industrielle vers les sociétés écologiques est une immense entreprise collective de métamorphose, de démantèlement et de reconstruction – à la fois technique, politique et culturelle. Un projet paradoxal, qui semble à la fois impossible et incontournable.
Autour de cette question seront présentées et discutées les dix lignes de pensée et d’action de la maison d’édition pour les années à venir.
L’Atelier de l’Ours (Clémentine Coulon-Leblanc, Clément Daix, Héloïse Lenglet et Virgile Piercy) est un collectif de paysagistes et de designers engagé·es pour une fabrique sobre et collective des espaces de vie de demain. Depuis 2016, le collectif travaille à décloisonner les disciplines nécessaires à l’appréhension du paysage, au bénéfice d’une approche transversale et multiple de nos territoires habités.
Les Marneurs (Julien Romane, Geoffrey Clamour et Antonin Amiot) est une agence d’architecture, de paysage et d’urbanisme née en 2016 et implantée à Paris et Bruxelles. Son approche intègre les enjeux liés au changement climatique à toutes les étapes de la conception : prise en compte des ressources et des risques, construction d’un récit commun, modes de gestion et de mise en œuvre des projets. L’agence intervient à des échelles variées, de l’installation d’une micro-architecture en pierres à Sauliac-sur-Célé à la maîtrise d’œuvre d’espaces publics à Bruxelles. En 2022, Les Marneurs ont été lauréats du Palmarès des jeunes urbanistes, ainsi que du palmarès Les 100 qui font la ville.
Les éditions Wildproject, implantées à Marseille et fondées par Baptiste Lanaspeze, sont une maison d’édition indépendante qui a œuvré dans la décennie 2010-2020 à importer et acclimater en langue française les pensées de l’écologie. Des révolutions philosophiques aux luttes politiques, Wildproject entend désormais contribuer à la mise en œuvre des sociétés écologiques de demain.
Frédéric Bonnet est architecte DPLG, urbaniste et architecte-conseil de l’État, et professeur à l’école d’architecture de Saint-Étienne. Il coordonne le réseau ERPS (Espace rural et projet spatial). Il a cofondé en 2003, avec Marc Bigarnet, l’agence d’architecture, d’urbanisme et de paysage Obras, qui associe un travail très en amont, « tirant parti des problématiques climatiques et environnementales pour améliorer la qualité urbaine des projets », à une exigence sociale et programmatique et un souci de la réalisation. Il a reçu en 2014 le Grand prix de l’urbanisme. En novembre 2017, il a créé la maison d’édition LAC/Landscape & Architecture Critics.
Amélie Cénet est paysagiste-conceptrice, diplômée de l’École de la nature et du paysage INSA Centre-Val de Loire, à Blois. Chargée d’études au sein de l’agence Folléa-Gautier paysagistes-urbanistes, elle a notamment travaillé sur le plan de paysage des lisières d’Aix-Marseille-Provence Métropole. Elle mène actuellement une thèse sur les rôles des paysagistes et des méthodes de projet de paysage dans l’évolution des territoires agricoles. Ce projet se déroule en partenariat entre l’INRAE et l’agence Folléa-Gautier.
Pierre Janin est architecte DPLG et architecte-conseil de l’État. Avec son frère Rémi Janin, il a cofondé l’agence FABRIQUES Architectures Paysages, qui travaille essentiellement sur des projets et des études liés au milieu rural et à l’agriculture. L’agence est lauréate 2009-2010 des Albums des jeunes architectes et paysagistes, et lauréate 2014 du Palmarès des jeunes urbanistes. Elle a reçu en 2016 le prix spécial du jury du Grand Prix national du paysage, pour l’exploitation agricole familiale de Vernand, dans la Loire. En 2021, FABRIQUES a été récompensée du prix 40 under 40.
Eugénie Denarnaud est enseignante-chercheuse en sciences du paysage à l’École nationale supérieure de paysage de Marseille et associée au Laboratoire de recherche en projet de paysage (LAREP). Ses recherches portent sur l’exploration de la notion de frontière, de limite ou d’interstice, à travers l’étude de l’impact des circulations maritimes sur les paysages de détroit et de passage. Elle a mené ses recherches dans le détroit de Gibraltar, notamment à Tanger (Maroc), où elle a étudié la figure des jardins ordinaires urbains comme révélateurs de connaissances vernaculaires du milieu ambiant.
Olivier Gaudin, docteur en philosophie des sciences sociales, est maître de conférences à l’École de la nature et du paysage de Blois (INSA Centre-Val de Loire). Il est chercheur associé au Centre d’études des mouvements sociaux (EHESS) et chercheur rattaché à l’équipe « Dynamiques et actions territoriales et environnementales » (CITERES, UMR CNRS no 7324). Responsable éditorial de la revue Les Cahiers de l’École de Blois, corédacteur en chef de la revue en ligne Métropolitiques et rédacteur de la revue en ligne Pragmata, il a notamment codirigé l’ouvrage Les Sens du social : philosophie et sociologie (PUR, 2017).
Laurent Hodebert est architecte DPLG, urbaniste, architecte-conseil de l’État et professeur en Villes et Territoires à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. Il a soutenu en 2018 une thèse intitulée « Henri Prost et le projet d’architecture du sol urbain, 1910-1959 ». Il assure aujourd’hui la direction de Mélimed, un partenariat pédagogique et de recherche-action européen qui aborde la résilience des territoires des métropoles du littoral méditerranéen face aux enjeux climatiques.
Sébastien Marot, philosophe de formation, est professeur HDR en histoire et culture architecturales à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est. Il est aussi professeur invité à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, où il enseigne l’histoire de l’environnement. Délégué général de la Société française des architectes de 1986 à 2002, il est notamment l’auteur de L’Art de la mémoire, le territoire et l’architecture (Éditions de La Villette, 2010). Sébastien Marot est le commissaire de l’exposition itinérante « Taking the Country’s Side », produite dans le cadre de la Triennale d’architecture de Lisbonne en 2019, et présentée actuellement à la Friche la Belle de Mai, jusqu’au 21 mai 2023.
Florence Sarano est architecte DPLG, urbaniste et maîtresse de conférences à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille, où elle co-dirige le domaine d’études « Soutenabilité et hospitalité ». Commissaire d’expositions et scénographe, elle a été responsable pendant 12 ans des expositions d’architecture à la Villa Noailles.
2023 © Terres Communes